René Houstin – Le Gast.
Le transport des blocs de granit avec les chevaux.
Une des problématiques des travailleurs du granit est le transport de leur production, qu’il s’agisse des blocs destinés à être travaillés en ateliers, notamment pour les monuments funéraires, ou des produits finis (moellons, pavés, mosaïques…) produits directement dans les carrières ou à partir des boules de surface. Avant que les camions ne fassent timidement leur apparition, à partir des années 1920, c’est la traction animale qui est sollicitée pour ces charrois. Pendant longtemps encore, ces deux modes de transport vont cohabiter.
René met cela en parallèle avec l’état des routes du moment. « C’est que les routes maintenant, c’est des boulevards mais, à l’époque, c’était des chemins ! La route de Champ-du-Boult n’était pas goudronnée, c’était pas large. Quand il y en avait un autre qui arrivait en face, il fallait se garer, rentrer dans un champ ou autre chose, sinon il ne pouvait pas passer ! Les routes étaient encaissées. Mais y’avait pas de bull, c’était fait à la main. C’était un cantonnier de commune qui faisait ça. Moi je l’ai bien connu, il est décédé il y a une bonne vingtaine d’années, le père Aumont. Et puis c’était entretenu ses routes : les talus éfarapés, tout ça. Y’avait un trou, il arrivait avec sa brouette et allez hop, il mettait de la terre dessus. Ah mais c’était propre. Mais forcément, il passait un engin comme ça, alors là c’était autre chose ».